Wissembourg seconde partie

ALTENSTADT
WISSEMBOURG

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Après quelques minutes de repos, pour souffler un coup et prendre quelques photos, nous pouvons à présent poursuivre la visite de cette charmante cité médiévale.
En redescendant le petit sentier menant au sommet des remparts, nous nous retoruvons au débouché d'une petite ruelle, sur les bords de la Lauter, là où les premières fortifications du XIIIè siècle l'enjambent. C'est la Porte Saint-Etienne.

 


Au fond, l'on aperçoit le pignon à demi-croupe et le clocher de l'église (du temple, devrions-nous écrire) Saint-Jean, tandis qu'à droite, se trouve l'ancienne clôture de l'abbaye.


Depuis le lavoir, cette belle vue au ras du miroir de l'onde nous ramène quatre siècles en arrière, avec ces belles maisons du XVIIè siècle.


En poursuivant le long de la Lauter, encadrée de deux murs en 1833, et qui traverse le quartier du Bruch de part en part, les rues se développant de part et d'autre, nous finissons par tomber sur l'extrémité des remparts, édifiés autour de ce faubourg en 1410. Là encore, l'enceinte doit enjamber la rivière. Le Hausgenossenturm que nous voyons ici surveille les écluses permettant la navigation des barques tout en barrant l'accès à la ville d'éventuels "visiteurs" indésirables... Cette demi-tour ronde du XVIè siècle avait jadis une jumelle, à l'emplacement de l'actuelle rue ; elle a donc disparu, mais trois autres soeurs subsistent un peu plus loin.

En revenant sur nos pas, de l'autre côté de la Lauter -bordée de part et d'autre d'un quai- voici que notre attention est attirée par cet ensemble de maisons médiévales. Celle de gauche date des années 1480, tandis que celles de droite, avec leurs formes torturées, avec leur très typique "galerie à l'alsacienne" au dernier niveau nous proviennent sans doute du XVIè.


De là, il n'est que de faire quelques pas avant de revenir devant l'Abbatiale Saints-Pierre-et-Paul, celle-là même par laquelle la ville est née. A gauche, nous apercevons l'ancien clocher-beffroi roman de l'église du XIè siècle. Aux siècles suivants, l'élan vers le ciel de la construction gothique, le rendit presque ridicule, tant la nef apparaît dominante, sans parler de la puissante tour octogonale construite sur la croisée du transept : toute splendeur et toute majesté ne durent qu'un temps... Les tuiles vernissées  rouges et vertes de la tour romane rappellent les toitures de la Collégiale Saint-Martin, dite cathédrale de Colmar. Vous noterez que les ouvertures se multiplient au fur et à mesure que l'on sélève vers le ciel ; en effet, il fallait avec cette technique de construction, employant gros murs et arcs en plein ceintre, une solide assise en bas qui interdisait de créer trop d'ouvertures, et une partie haute de plus en plus légère pour ne pas créer trop de contraintes sur les niveaux inférieurs.


Avant d'entrer dans l'église proprement dite, profitons-en pour jeter un coup d'oeil à l'impressionnant cloître, qui n'est d'ailleurs pas clos... tout simplement parce qu'il n'a jamais été achevé ! Sa hauteur et son ampleur sont tout de même des plus impressionnantes, et cela montre une fois de plus le grand écart entre la ferveur et l'austérité romane, visible par exemple au cloître de Saint-Pierre-le-Jeune protestante de Strasbourg, et l'élan gothique.


A l'intérieur-même de l'abbatiale, la démesure gothique transparaît à merveille au travers de cette impressionnante fresque, à droite du choeur, représentant un Saint-Christophe sur plus de dix mètres de hauteur ! La fresque est contemporaine de l'édification de l'église, et date donc du XIIIè siècle. A ses pieds, un baptistère lui aussi, sur fond de fresques.


En quittant l'abbatiale, refaisons encore un dernier petit tour au milieu des maisons à colombages, entre les façades garnies d'encorbellements qui se regardent de si près qu'elles accentuent encore l'étroitesse de l'artère, qui ne se prête qu'à la circulation à sens unique, ou exclusivement piétonne le dimanche.

 

 
Après un dernier détour dans une venelle, nous voici sur la Lauter, entre les maisons, le clocher de transept de l'abbatiale au fond, les fleurs printanières se mirant en même temps que les pignons à pans de bois dans l'eau... c'est sur cette vue emblématique de la ville que nous achevons notre visite de Wissembourg. J'espère vivement que vous aurez acquis le goût de venir voir cette charmante bourgade, un peu oubliée, injustement sans doute. Je sais bien que les Vosges du Nord ne sauraient vous évoquer les mêmes images d'Epinal (!) que le coeur du vignoble d'Alsace, mais entre les châteaux-forts et les ruelles médiévales de Wissembourg, Oberbronn et Bouxwiller, vouz trouverez sans nul doute, de quoi vous enchanter, loin des flots de touristes un peu effrayants des endroits plus emblématiques...


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Voilà voilà voilà ! A la prochaine fois, François.
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